BIEN VENU(e)(es)(s) X CONTACT Avec Le Temps Va Tout S'en Va Estafette RENAULT OUI aux Q rances Désintoxication ABYSSES ? Ah, Bis !!! Toucher avec les OREILLES Avoir MUSIQUE ou être Fête Tournée 2010-2033

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DÉSINTOXICATION

NETTOYAGE D'OREILLES & léger frottage aussi

L'AUDITION est un sens animal vital, que l'on soit à l'affût d'une proie ou d'un prédateur... Or le monde moderne a tendance à 'formater', et non à améliorer, les oreilles de nos contemporains – d'où une nécessaire désintoxication audio !
par AddNtoX, en cure de désintoxication Hi-Fi Vintage

Ce qui pouvait parvenir de plus tonitruant aux oreilles de notre ancêtre Cro-Magnon devait être le barrissement du mammouth du fond de la plaine... Ou bien le cri de Cro-Mignonne du fond de sa caverne, s'il avait le malheur de revenir sans ledit mammouth à l'heure du dîner.

C'est ainsi qu'il acquit sur le tas (de fourrures) ses premières notions d'acoustique, mais nous y reviendrons plus tard. La distinction entre Son et bruit date de la nuit des temps ; pourquoi ? À cause du besoin de communication. Un bruit ayant un signifiant identifié devient un Son (et inversement, mais on ne citera pas de nom)).

Passons allègrement les millénaires et surgissons à l'ère moderne, surpeuplée et déjà overdosée par rapport à nos capacités à encaisser sons et bruits entremêlés – sans parler des communications qui se croisent : bruits du monde industriel, développement tous azimuts des transports, chahut de l'univers quotidien, notamment urbain...

Côté compositeurs, la musique contemporaine dite "concrète" tente de se réapproprier la situation, avec un succès il faut le dire assez modéré, on ne se demande pas pourquoi, sur le tard. Dans et au milieu de tout cela, l'Homo Sapiens moderne, pas forcément homo ni sage d'ailleurs, cherche gaiement à s'isoler de ce vacarme ambiant pour continuer à écouter de la musique.

Très curieusement, alors que l'ART s'est évertué à développer l'espace durant cinq siècles, il va, lui, notre humanoïde moderne, travailler méthodiquement à le restreindre autour de lui. La musique va alors se contenir dans des mini-tout, micro-radios, télés de portable, midi-chaînes compactes, autoradios surroundés, baladeurs scotchés directement à l'assaut des tympans, au mieux avec des casques "HIFI" – si possible avec préampli 'réchauffeur' séparé, à croire que si on pouvait lui greffer directement dans le cerveau la source sonore, ce qui ne va plus tarder, l'auditeur serait au NIRVANA.

Compensation, plus les enceintes deviennent petites, plus elles battent le tambour ! Alors on n'évoquera même pas les amplis survitaminés, les convertisseurs boostés, les caissons divers et colonnes à HP empilés, latérales, frontales, arrières, centrales – bientôt incrustées dans le sol, le canapé et le plafond...

Cause et résultante : un sens de l'audition totalement REFORMATÉ, pour ne pas dire sérieusement coupé de la réalité

Par la force des choses, les pièces d'écoute ayant vu rétrécir leur volume, l'humanus audiophilus averti a pris soin de transformer, à coup de matériaux absorbants et de calcul du point d'écoute idéal (unique et fixe), un local voué à son Art en caisson de défoulement capitonné, afin d'empêcher que les Sons ne passent leur temps à se cogner aux murs.

Quid du véritable Son là-dedans ? Quid de l'acte artistique impulsif qui en fut la source ? Quid du rendu hautement fidèle à la réalité intrinsèque de l'enregistrement original ?!

Ah, le mot tabou est lancé : fidèle

Rembobinons un peu la bande (magnétique) et souvenons-nous que nous sommes censés savoir apprécier les Sons où ils sont et d'où ils viennent, et que prendre l'habitude de se les faire ingérer prédigérés en intraveineuse concentrée est le meilleur moyen de tout simplement oublier ce que sort réellement un véritable INSTRUMENT DE MUSIQUE, quel qu'il soit, acoustique ou électrique...

Il serait grand temps d'inverser la tendance, et surtout de revenir aux définitions de base : Haute-Fidélité ne veut pas dire esclandre pour se faire remarquer (montre-moi ton gros système mon chou, je te dirai qui tu es), mais coller le plus possible à la RÉALITÉ avec sincérité.

Sans instruments il n'y a pas de compositeurs, sans interprètes il n'y a pas d'enregistrements, et ce sont ces musiciens-là, ceux qui créent le Son, qui lui donnent ses caractéristiques. Un système, si ingénieux soit-il pour y parvenir (et il doit l'être), n'est là que pour modestement restituer ce que ces gens-là font de leur talent à partager, pas pour modifier la texture ou les intentions !

Le système n'est pas là pour inventer ce qui n'existe pas, il doit rendre le plus exactement possible ce qu'on lui donne. Point.
Il n'y a donc pas, par exemple, de "bonnes enceintes" pour tel ou tel genre musical, un bon matériel restitue sans altérer tout ce qu'on lui demande de sortir. Quant aux fameux "goûts" de l'auditeur, s'il veut recréer des Sons, il a le droit de se mettre aux instruments pour s'exprimer, mais pas celui de trahir ce que d'autres ont intimement créé. Traduttore, traditore ! Saluons au passage les vrais DJs, du moins ceux qui travaillent encore avec de la vraie musique – les authentiques passeurs collectionneurs de disques comme DJ SHADOW, pas les featureurs-bidouilleurs électro-massacreurs à (ou de) succès samplés ad nauseam, qui pourraient s'offusquer de se reconnaître s'ils savaient encore lire, certains étant des Clients, donc on ne les dénoncera point céans. Du moins, pas cette fois ^^

Une DÉSINTOXICATION de notre AUDITION s'imposerait donc urgemment. L'ennui est que nous vivons dans une société mercantile où des fabricants par facilité, des marchands par intérêt, et des DJs déifiés par paresse, fournissent majoritairement à l'auditoire ce qui se vend sans savoir démontrer – non ce qui devrait se fabriquer ou s'écouter, et ce en parfaite connaissance de cause. Sans compter que dans cet ensemble de "professionnels", bien peu ont un jour, même lointain, ressenti le Son à sa SOURCE : en le jouant par eux-mêmes, vibrations de l'instrument fondues aux résonances de leur squelette. "Moi, jouer d'un instrument ?! Vous rigolez, j'ai un Sampler", CQFD.

Heureusement, il reste une catégorie, emmenée depuis longtemps par la culture britannique, qui perpétue la tradition naturelle du "monitoring". Il faut l'expérimenter, s'y laisser aller, se décontracter, oublier un instant tout le fatras d'accessoires en vogue pour simplement redécouvrir ce qu'est un Son naturel non trafiqué.

Lorsque vous faites de temps en temps un retour à la nature, vous ne demandez pas aux oiseaux de chanter dans le micro

La musique est une composition de Sons écrite pour être entendue en tant que Sons composés entre eux, mis en valeur les uns par les autres, non par des artifices extérieurs, et surtout pas pour disséquer les Hertz, les Ohms, les Watts... Ce travail-là, c'est au fabricant des appareils hifi de le faire en laboratoire, pas à l'auditeur ! Ne mélangeons pas les rôles.

La "Guerre du SURROUND", déviance avérée sur laquelle les sociologues se sont sérieusement penchés – engendrée notamment par le monde de la publicité et de l'audiovisuel, et amplifiée par une compétition technologique jusqu'à saturation – n'a servi qu'à déformer l'oreille encore davantage. Pour capter le consommateur, on lui a en outre donné accès à des monceaux de chiffres, données de tests, bancs d'essai, comparatifs... Savoir superficiel qui la plupart du temps ne tient pas l'écoute réelle, parce que l'émotion générée par la musique est un phénomène psycho-sensoriel qui n'a rien de technologique.

La première réaction d'un public déshabitué du Son réel est d'être déstabilisé, voire dérangé par la provenance ressentie des Sons ou la proximité d'un instrumentiste, car la facilité acoustique du rendu stéréophonique consiste à scotcher une "présence" [vocale] factice au milieu et de grouper tout le reste autour, ce qui est rarement le cas en concert live.

Remarque systématique aussi : trouver que cela "manque de basses", et pourtant elles sont là, mais les véritables basses se ressentent sensuellement, comme si elles provenaient par écho du fond de nous-mêmes, elles n'ont pas la vulgarité de s'imposer de l'extérieur ou de faire trembler les murs par la force. L'intensité est dans la qualité de l'onde vibratoire, pas dans la puissance physique du lancer de poids. Toutes les résonances sont déjà dans la nature, dans les instruments acoustiques, et même un instrument amplifié garde un certain équilibre des fréquences.

Un bon système Hi-Fi respecte cela, quel que soit son prix. Et croyez-le bien il est mille fois plus difficile de concevoir du matériel hautement fidèle que de vulgaires boîtes à effets. Le plus tragique est d'entendre : "je suis allé au concert, et j'ai passé mon temps à me demander ce que ça donnerait sur mon système Hi-Fi."
Théoriquement on est censé se poser la question inverse !

Un fabricant de matériel anglais rapportait l'anecdote suivante =
"À un concert, le type à côté de moi m'a lancé :
- Ah, comme j'aimerais avoir des boutons pour modifier les réglages !
Je lui ai répondu qu'à mon sens les vrais réglages étaient là, et il m'a rétorqué :
- Peut-être, mais je trouve la hi-fi plus sympa...
Et là j'ai pleuré."

DU MÊME AUTEUR, lisez aussi toucher avec les oreilles & abysses

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