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AVEC LE TEMPS VA TOUT FOUT L'CAMP
La MUSIQUE se joue de plus en plus FORT et de plus en plus MAL
Selon une très sérieuse étude conjointe de l'Artificial Intelligence Research Institute, Spanish National Research Council (IIIA-CSIC), du Complex Systems Group, Centre de Recerca Matemàtica, du Departament de Física Fonamental, Universitat de Barcelona et du Music Technology Group, Universitat Pompeu Fabra – et publiée par NATURE, il appert que la musique contemporaine occidentale dite "moderne" s'appauvrit avec le temps, se recopie elle-même, se joue avec des écarts entre aigus et graves exponentiels... et présente moins de créativité et d'inventivité qu'aux XVI ou XVIIème siècle
Cette remarquable étude qu'on peut lire en anglais ici se traduirait par "En mesurant l'évolution de la musique contemporaine occidentale". Ce pavé dans la mare n'en finit pas de générer des commentaires un peu partout, et révèle, après l'analyse poussée de plus d'un million de titres musicaux par ces universitaires Barcelonais financés par l'Union Européenne, que la musique occidentale moderne, en fait, s'appauvrit. Alors (ou justement à cause du fait) que l'on n'a jamais eu autant accès à autant de titres musicaux à la fois via notamment le réseau des réseaux.
Explications ?
Depuis la publication de cette étude en Espagne, le landernau musicalo-virtuel cogite et s'agite, comment donc, grande découverte pour certains, scoop éventé pour les autres ; ici chez HFVA on s'en doutait intimement, c'est juste prouvé par des scientifiques on ne peut plus sérieux, graphiques et chiffres à l'appui...
La méthodologie a consisté à définir des critères communs à ce million de titres, histoire d'identifier des schémas créatifs type : par exemple le beat ou tempo, le contenu harmonique (les notes employées), dans un intervalle de temps donné, indépendamment de leur articulation, la répétition de certaines fréquences, le timbre, parmi d'autres critères mathématiques abscons. On ne le répétera jamais assez, la musique occidentale est un exercice mathématique par essence et par excellence, hérité bien évidemment du Classique et longtemps auparavant, des musiciens Grecs.
Il appert que trois tendances (majeures, forcément) se dégagent.
1/ Après une relative stabilité sur une période de 55 ans, un certain "conformisme consensuel" apparaît à travers l'élaboration des mélodies entre 1955 et 2010, et ce malgré l'explosion des genres musicaux pendant ce même laps de temps. Ce n'est donc pas parce que l'on crée un nouveau genre musical "filleul" qu'on est forcément plus créatif que ses "parrains", apparemment.
2/ Les schémas créatifs (patterns) révélés par cette étude se révèlent de plus en plus pauvres et de moins en moins créatifs, justement – Voir pour l'anecdote l'illustration ci-dessus, comparaison entre un potage R&B édulcoré par sa Reine (c'est vrai qu'elle est jolie, sans moustache) parce que régurgité péniblement et indigestement par 6 compositeurs et 4 producteurs que l'histoire ne retiendra sans doute pas, contre un tube ultra-populaire produit par Roy Thomas Baker et composé puis interprété, et de quelle manière, par feu Freddie Mercury pour QUEEN : y'a pas photo non ?! Bon d'accord, on a pris exprès comme exemple le morceau le plus cher de toute l'histoire du rock, soit six semaines de studio intensives, etc.
3/ L'écart entre la palette des sons a considérablement augmenté, à savoir la présence accrue de notes dans les fréquences les plus basses et de notes bien plus aiguës, au détriment de la palette des sons intermédiaires. À croire qu'aujourd'hui il faut un super-tweeter dépassant les 50.000 Hz et un caisson infra-grave pour pouvoir rendre ou apprécier un morceau récent (au lieu d'un "bon" 500 Hz - 15.000 Hz de mon temps)), en oubliant les Mediums.
Moins de variété, davantage de Variétés, d'homogénéisation dans les timbres, et beaucoup plus d'écarts dans la palette sonore au détriment de la richesse
En résumé, et en conclusion, l'étude s'est basée sur la définition de 4.096 valeurs de "pitch", 177.147 valeurs de timbres, et 300 valeurs possibles de "loudness" soit d'écart entre les notes, pour une base de données d'un million de titres.
On peut donc raisonnablement en déduire que vu les perspectives ouvertes, on est en droit d'affirmer que :
- le Son d'avant, c'est super Bon
- le Son d'avant, c'est bien Meilleur
- le Son d'avant, c'est plus Cool
Moralité = écoutez du vintage maintenant et plus que jamais, collectionnez des vieux disques que vous sauverez de l'oubli, et fouillez dans les bacs à disques de vos aîné(e)s, cela ne nuira pas, et au contraire, à votre bien-être musical... Surtout si vous composez !
Pour télécharger l'étude synthétique avec graphiques explicatifs au format PDF, c'est par là.